Midi Libre
Edition du 07 Novembre 2003

Vingrau quarry:  Omya issues a mea-culpa

In an open letter that appeared in "Environmental Bulletin of Inra", Jean Crespon, CEO of OMYA France, put forth some ideas which were, to say the least, surprising and in any case will not pass without comment in Vingrau. 

Bear in mind that OMYA is a business specializing in the fabrication of mineral ore based on calcium carbonate extracted from chalk quarries, calcite or marble of great whiteness and purity, and processed in specialized plants in order to serve as the base material for products like paint, paper, plastics, certain detergents, chewing gum, and such foods as certain cereals, etc.

OMYA has been established for more than 110 years in France in the Marne, for almost 50 years in the Bouches-du-Rhone in Orgon and for 35 years in the Pyrenees-Orientales in the townships of Rivesaltes and Latour-de-France north of Perpignan.

"Our business" stressed Jean Crespon during a round table hosted by our fellow newspaper Les Echos, "involves us in opening quarries, requesting permits, and up til 1989 we had not run into any particular difficulty...Certain unforgivable errors on the occasion of filing the permit application for the quarry in the commune of Vingrau (Rivesaltes), adjoining the commune of Tautevel (Latour-de-France) where we had been established for 25 years without the slightest problem, led us to confront a crisis over the period of nine years, a crisis which was painful for our opponents, painful for our organization, and painful for our personnel."

Having made this observation, Jean Crespon turned to the open letter published in Bulletin on the Environment of Inra: "How could a company like ours, after a century of no particular incidents, have come to this pass?"

The CEO of Omya France confessed:  "The first reason certainly has to do with our persistance, at least in the first years of the crisis, to think that a project that was, as this was, good technically and good environmentally, as this was, would suffice to eliminate the anxieties of the local community.  Today, these are sufficient--but not necessary--conditions.  The second reason undoubtedly has to do with the fact that the idea of opening the quarry as well as construction the treatment plant in a new town were not the object of any prior consultation [with the locals].  This fact is incomprehensible for a company that is as experienced as our in these matters.  But that is the way it is.

"Finally, we completely underestimated the capacity for reaction by one part of the community; we were indeed caught within a rigid thought pattern which amounted to believing that what had been good for the adjoining commune of Tautavel, the theater of our operations for more than 20 years at the time, should have been good for the commune of Vingrau and its people.  They did not share this idea.  I would add that the early 1990s was also the turning point brought about by Rio's participants who conceptualized that well know economic triangle--economy, environment, society.  And the reaction in Vingrau was, in some way, coherent in relation to the the emerging notion of society.  An error that could have been corrected in other times became, in light of what I've just mentioned, an unforgivable fault which cost us dearly..."

Today the Omya plant at Vingrau has been in operation for more than four years without apparent difficulty with relation to the community.

L.M.

Inra is Institut national de la recherche agronomique.  National Institute for Agronomic Research.
The roundtable was the second Forum for Sustainable Development and Corporate Responsibility.



Carrières de Vingrau : Omya fait son mea-culpa

Dans une lettre ouverte publiée par le "Courrier de l'environnement de l'Inra" (1), Jean Crespon, président-directeur général d'Omya France, tient des propos pour le moins surprenants, qui en tout cas ne vont pas rester sans échos du côté de Vingrau...

Rappelons que la société Omya est spécialisée dans la fabrication de charges minérales à base de carbonate de calcium extrait de carrières de craie, de calcite ou de marbre de grande blancheur et de grande pureté, et traité dans des usines spécialisées afin de servir de matière première à des matériaux formulés, comme la peinture, le papier, les matières plastiques, certains produits détergents, le chewing-gum, des produits alimentaires comme certaines céréales, etc.

Omya est implantée depuis plus de 110 ans sur le territoire français, en l'occurrence dans la Marne, depuis près de 50 ans dans les Bouches-du-Rhône, à Orgon, et depuis 35 ans dans les Pyrénées-Orientales, dans les cantons de Rivesaltes et de Latour-de-France, au nord de l'agglomération perpignanaise.

- « Notre métier, a souligné Jean Crespon lors d'une table ronde organisée par notre confrère Les Échos (2), nous conduit à ouvrir des carrières, à demander des autorisations d'implantation d'établissement classé et, jusqu'en 1989, nous n'avions pas rencontré de difficulté particulière... Quelques erreurs impardonnables à l'occasion d'un dépôt de demande d'ouverture de carrière ur la commune de Vingrau (Rivesaltes), voisine de la commune de Tautavel (Latour-de-France), sur laquelle nous étions implantés depuis 25 ans sans le moindre problème, nous ont amenés à affronter une crise pendant neuf années, crise qui a été douloureuse pour nos opposants, douloureuse pour notre entreprise, douloureuse pour notre personnel ».

Une fois ce constat fait, Jean Crespon s'interroge dans cette fameuse lettre ouverte publiée par le Courrier de l'environnement de l'Inra : « Comment une société comme la nôtre, après un siècle ans incident particulier, a-t-elle pu en arriver là ? ».

Et le P-DG d'Omya France de se confesser : « Une première raison tient certainement dans notre persistance, du moins dans les premières années de la crise, à penser qu'un bon projet technique, car nous avions un bon projet technique, assorti d'un bon projet environnemental, nous avions aussi un bon projet environnemental, suffirait à éliminer les craintes de la population. Aujourd'hui, ce sont des conditions nécessaires mais non suffisantes. Une deuxième raison tient incontestablement dans le fait que le projet d'ouverture de carrière, ainsi que la construction d'une unité primaire de préparation des matériaux sur la nouvelle commune, n'ont fait l'objet d'aucune concertation préalable ; fait incompréhensible pour une entreprise aussi expérimentée que la nôtre dans ce domaine, mais c'est comme cela.

« Enfin, nous avons complètement sous-estimé la capacité de réaction d'une partie de la population ; nous étions, en effet, dans un schéma de pensée rigide qui consistait à estimer que ce qui avait été bon pour la commune mitoyenne de Tautavel, théâtre de nos opérations depuis plus de 20 ans à l'époque, devait être bon pour la commune de Vingrau et ses habitants. Telle n'était pas leur idée. J'ajouterai que le début des années 1990 a correspondu au virage qui a conduit les acteurs de Rio à conceptualiser le fameux triptyque économie / environnement / sociétal... Et la réaction de Vingrau était, en quelque sorte, cohérente par rapport à ce qui se dessinait en matière sociétale. Ce qui aurait pû être une erreur rattrapable en d'autres temps devenait, à la lumière de cette dernière remarque, une faute impardonnable, qui nous a coûté cher... ».

Aujourd'hui, l'usine d'Omya à Vingrau fonctionne depuis plus de quatre ans sans difficulté apparente par rapport à la population...

L.M.

(1) In "Courrier de l'environnement de l'Inra" (Institut national de la recherche agronomique : 147 rue de l4université, 75338 Paris cédex 07) ; n° 49. (2) Lors d'une table ronde organisée par Les Échos, dans le cadre du deuxième Forum pour le Développement durable et une Entreprise responsable (FEDERE-2003)...